dimanche 27 juillet 2008

Du son pour diffuser la parole.

Le koi-koi s’est laissé façonner à Mboa Manga par les conteurs.

Un morceau de bambou de raphia sans nœud, une scie et un poinçon, sont les matériaux et outils qui ont servi à une dizaine d’artistes, du 09 au 12 novembre 2007, lors de l’atelier de fabrication du koi-koi, instrument d’accompagnement traditionnel utilisé dans l’Ouest Cameroun. D’abord, il a fallu se mettre d’accord sur les mesures du koi-koi. Pas besoin, la longueur de l’instrument dépend de chacun. Du moment, et c’est le plus important, que le musicien arrive à bien se servir de son instrument.
Pour la fabrication proprement dite, la première étape consiste à choisir une largeur pour percer et scier un trait sur le morceau de bambou à une distance des deux bouts pour enlever la moelle. Dans la deuxième étape, il faut creuser à l’aide du poinçon pour que la caisse de résonance soit profonde.
Dans cette opération, plus la cavité est grande, mieux le son est résonnant, avec à la clé la possibilité d’en fabriquer avec un vibratoire. Par ailleurs, on peut aussi décorer le koi-koi. Mais, pour lisser la cavité, il faut utiliser le feu pour brûler
l’intérieur afin d’enlever les brindilles puis tracer des traits en les renforçant avec la scie sur un côté de la fente.
Le résultat à l’issue de toutes ces étapes sus-citées a permis à chaque participant de fabriquer son instrument si bien que certains se sont exercés à le faire grincer avec un métal en nœud. Des sons que beaucoup parmi eux pourraient certainement coller sur leurs créations.

Entretien avec Jasmin Songouang, encadreur de l’atelier sur le koi-koi.

Malgré le break imposé par dame pluie le deuxième jour de l’atelier, quelques participants à l’atelier ont peaufiné leur travail.


En tant que fabriquant d’instruments traditionnels, pourquoi avoir porté votre choix sur le Koi-koi ?

Au départ, on avait proposé la fabrication de deux instruments, la sanza, dans sa plus simple forme de fabrication, et le koi-koi. Le koi-koi en ma langue c’est « Koua koua » dû aux onomatopées qui expriment la pratique de l’instrument. On a donc adopté la fabrication du koi-koi, d’abord parce qu’il était plus accessible par rapport à l’obtention du matériel de fabrication. Ensuite, les explications sont faciles à comprendre par les apprenants dès la première démonstration, et enfin son utilisation est adaptée à tous genres de musique et chacun peut l’utiliser selon sa sensibilité et sa convenance. Une impression positive. C’est un apport. Voici un stagiaire qui va rentrer avec son

instrument chez lui et qui, me dit-il, va le garder comme souvenir du Cameroun au Tchad. C’est chacun qui veut recevoir définitivement cette leçon et cela fait un apport pour le festival. Spirituellement, chacun a apporté un plus et, en contrepartie, est reparti avec un ajout matériel.
Après cette formation si brève, quelle impression gardez-vous de vos stagiaires ?
Quel est à votre avis l’incidence du koi-koi sur un conte ?

Cela peut servir d’accessoire comme tout autre instrument musical. Cela peut aider à l’expression qu’un conteur aimerait avoir sur son œuvre. Cela laisse un champ d’ouverture à l’utilisation d’instruments d’accompagnement sur le conte.

Yvette MBOGO

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