dimanche 27 juillet 2008

L’oralité prend du galon à Sa’a.

Les prestations des conteurs ont rencontré l’adhésion du public.

Longue a été l’attente des conteurs à Kribi pour se rendre à Sa’a. Prévu à 11h, le départ a eu lieu à 15h. La dernière étape de la huitième édition du Festmoc n’a pas été de tout repos pour les artistes. Après de multiples arrêts, l’on est arrivé à destination à 21h, sous une pluie torrentielle. La ville rose baignait dans un noir total. En cette nuit sans électricité, malgré le long voyage et la fatigue, quelques artistes volontaires se sont tout de mêmes rendus à Ntomb Lebel, chez le Pr Sévérin Cécil Abéga où ils étaient attendus pour un spectacle.


Ainsi, Ntomb Lebel, Sa’a Hôtel, Collège Bullier, quelques écoles primaires et domiciles privés ont accueilli et découvert les récits, les légendes. Les légendes ou encore les devinettes des artistes venus du Burkina Faso, du Canada, du Congo, de la France, de Madagascar, du Tchad, du Togo, du Pérou, du Sénégal, du Mali, de la Cote d’Ivoire, de la RCA et du Cameroun.
La cérémonie d’ouverture officielle a eu lieu à la salle des fêtes de la mairie de Sa’a, sous la houlette des autorités administratives de la place, dont le sous-préfet, l’adjoint au maire, le commandant de brigade et le délégué provincial de la Culture pour le Centre. L’artiste Toumani Kouyaté, représentant des artistes, a interpellé les autorités sur la prise en considération des arts de la parole, arts auxquels il faut donner les moyens de se développer, en les vulgarisant.
Ici, l’activité « Conte chez l’habitant » a été effective. Elle a eu lieu chez Sévérin Cecil Abéga à Ntomb Lebel. Il a par ailleurs abrité une partie de l’équipe du Festmoc. « Le fils du précédent maire » a aussi reçu les conteurs chez lui, dans le cadre d’un spectacle. Le frère de l’hôte, Martin Abéga, conteur sous la première République, a déclamé des contes. Pour donner de l’énergie à la narration, un danseur a gratifié le public de ses contorsions.


Sa’a Hôtel a été pris d’assaut par les spectateurs de tous âges. Tous les soirs, ils sont venus soutenir les artistes. Même sous l’éclairage des lampes-tempête, l’espace n’a pas désempli. Le jeune conteur Joachim Fouda a ébloui les siens avec ses épopées.
Les artistes ont réalisé des prestations dans les établissements scolaires, les plus beaux moments ont été partagés avec les élèves du Collège Bullier à Nkol Mebanga. Ceux-ci ont participé activement à tous les spectacles et ont su établir une complicité avec tous les artistes qui sont passés sur la scène. Dans les écoles primaires, même si l’ambiance n’a pas été la même, l’on peut dire que les enfants ont vécu dans un univers magique le temps d’un spectacle. Avec un tel dynamisme, le Festmoc pourrait concentrer toutes ses activités dans la ville rose.

Yvette MBOGO

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