dimanche 27 juillet 2008

La parole fait naufrage à kribi.

Les conteurs ont eu du mal à s’exprimer

L’arrivée d’une quinzaine d’artistes dans le chef-lieu du département de l’Océan est restée pratiquement anonyme. Et pour cause, le contact avec les autorités administratives n’a pas été fluide. En dépit de l’absence de cette onction administrative, la suite du programme, avec comme prévu trois activités, a été respectée : un atelier, une excursion et un spectacle pour la date du 10 novembre 2007.
L’atelier sur la fabrication du koi-koi (instrument d’accompagnement) s’est déroulé en bordure de mer, non loin de la résidence où les festivaliers ont déposé leurs valises. Dans une atmosphère de convivialité, la quasi-totalité des participants ont pu se fabriquer chacun un koi-koi.
Vers le milieu de l’après-midi, les festivaliers ont effectué une excursion à une quinzaine de kilomètres de Kribi pour admirer les chutes de la Lobé, l’une des grandes attractions du coin. « Ce sont les seules chutes au monde qui tombent directement dans la mer », ont affirmé fièrement les autochtones.

Le choix du lieu de spectacle n’a pas été aisé. C’est finalement le propriétaire du bar où les festivaliers ont consommé la veille qui a offert gracieusement sa devanture aux conteurs. Même le passage de Koumbha Abdon Fortuné (Kaf) du Congo, de Toumani kouyaté, et Kientega Pindenkwende Gérard (KPG) du Burkina Faso à la Beach FM, la chaîne émettant à Kribi et ses environs n’a pas eu un écho favorable sur les habitants. Ces derniers se sont contentés de consommer leur boisson en proférant des injures à l’endroit des artistes qui se produisaient sous un espace aménagé pour la circonstance en guise de scène. Furieux, Toumani a été obligé de prendre la parole pour leur expliquer le but de la présence des conteurs sur les lieux. En fin de compte, les clients ont participé au spectacle en nourrissant d’applaudissements et de répliques la prestation des uns et des autres. L’on ose croire que cette malheureuse expérience ne se reproduira plus lors des prochaines éditions.


Yvette MBOGO

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