Les légers couacs déjà observés pendant l’édition précédente sont devenus plus visibles lors du rendez-vous de 2007. Les dissensions internes, suite à la démission précoce de certains membres de l’organisation, ont gêné dans une certaine mesure toutes les stratégies de management mises sur pied par le directeur du festival, Léonard Logmo. Ainsi, l’ambiance constatée à la huitième édition de l’évènement a interpellé conteurs et organisateurs présents au rendez-vous annuel de conte au Cameroun, histoire de sauver les meubles.
Autour de Toumani Kouyaté, directeur du festival Yeelen Les Vestibules de la parole (France), se sont réunis des professionnels venus du Burkina Faso, Congo, Centrafrique, Togo, Madagascar, Tchad, Sénégal, Cote d’Ivoire, Mali, France, Canada, Pérou, et du Cameroun pour relever les limites de l’organisation, évoquer la professionnalisation des festivals en Afrique, le statut du conteur et la création d’un réseau des professionnels des arts de l’oralité dans le cadre du Festmoc. En cette occasion, il a paru opportun aux conteurs de comprendre ce qui faisait ombrage au bon déroulement du festival; ces derniers n’ont pas manqué de donner avec objectivité leur avis sur l’organisation. Une attitude que Toumani Kouyaté trouve d’ailleurs « remarquable par la sincérité des propos. Les rencontres professionnelles initiées dans le cadre de ce festival sont, pour nous invités, un moment de se dire froidement les vérités et de poser les problèmes que rencontre l’art de l’oralité ». Ces travaux ont été un moyen de mettre en réseau les professionnels de
l’oralité. Et de jeter les bases d’un autre projet sur l’édition du recueil des contes d’Afrique, en vue d’assurer la pérennité de la littérature orale africaine. Les travaux du Pr. Charles Binam Bikoi, écrivain camerounais et spécialiste du conte, ont été cités en exemple. Les travaux de recherche sur les contes de Massamba Gueye du Sénégal prouvent que le conte est digne d’intérêt et sont numérisés au fur et à mesure. Par ailleurs, ils font également l’objet d’une thèse que le conteur prépare en ce moment.
Certains bailleurs de fonds ne soutiennent pas réellement les projets qui promeuvent les arts de la parole expliquent quelques artistes. C’est à peine si un festival de conte reçoit un appui considérable. « Il serait temps pour les responsables de festivals d’intéresser davantage les autorités de leur pays », confie Koumba Abdon Fortuné du Congo Brazzaville. L’on relève aussi que la principale faiblesse des festivals en Afrique réside dans la communication, car « pendant qu’ailleurs le budget consacré à cette rubrique est estimé de 70 à 75% du budget total, chez nous, c’est le dernier poste auquel on pense ». Ces rencontres connaîtront suite aux prochaines éditions et il serait temps de les matérialiser car le marché artistique du conte demeure encore fragilisé par le désintérêt des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics.
Martial E. Nguéa
dimanche 27 juillet 2008
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