Les flûtes se sont tues. Les tam-tams ont cessé de résonner. Cris d’oiseaux, forêts qui rient, arbres qui murmurent, nuits qui chantent, feux qui éclairent… Tout cela a pris fin le 15 novembre 2007. Lorsque le festival Les moments conte (Festmoc) a éteint les lampes-tempête de sa huitième édition.
Tout a commencé neuf jours, ou dix, cela dépend de la manière de compter, auparavant. Le 06 novembre à vrai dire. Pour participer au festival, de nombreux horizons ont été conviés. Burkina Faso, Sénégal, Cote d’Ivoire, Mali, Congo, Centrafrique, Madagascar, Tchad, Togo, France, Canada, Pérou, et bien sûr, Cameroun. Pour son souffle de vie numéro huit, le Festmoc s’est enveloppé dans le thème « Contes et musique ». Une musique qui aura rythmé tout le parcours du Festmoc, avec notamment une tripartite musicale, KPG du Burkina Faso, Hardos Massamba du Congo et Christian Koulnodji du Tchad, qui auront enfanté une chanson devenue l’hymne du festival, Afrique.
Mais musique mise de côté, le festival a commencé par un autre événement. Un événement qui rappelle que la parole est au centre de tout, l’atelier sur le patrimoine oral, animé par le conteur burkinabé et grand habitué de l’évènement, Toumani Kouyaté. Lieu de déroulement des actions, Centre culturel français de Yaoundé. D’ailleurs, le premier acte du festival, rencontres professionnelles et spectacles, avait pour scène la capitale politique. Les deux autres actes se tiendront à Kribi et à Sa’a. Après trois jours de travaux donc au CCF, les participants, issus de la multi nationalité, en ressortiront édifiés. Ils auront appris comment élaborer leur texte, comment le rendre, dans un but de symbiose avec l’auditoire. Attitudes, intonations, tout a été passé en revue.
Entre-temps, de l’autre côté de la ville, le 08 novembre 2007 plus exactement, la musique entrait véritablement en piste. Le journaliste, enseignant et homme de culture, François Bingono Bingono a pris place à la Maison des savoirs d’Etoudi pour diriger la conférence sur le thème « Contes et tam-tam ». De là, il en ressortira que le premier sans le dernier est sans épices.
Le 09 novembre, toute l’équipe prend la direction de Kribi pour la deuxième étape du festival. Au programme, l’atelier de fabrication d’un instrument de musique, le koi-koi. Atelier au bord de la mer, la tête sous les palmiers qui bordent l’Atlantique. Et pour terminer ce tableau idyllique, les sons qui s’échapperont des koi-koi fabriqués. Sans oublier l’excursion aux chutes de la Lobé. Mais l’idyllique ne sera pas de tous les instants. Difficultés à rencontrer les autorités locales, à trouver une scène pour se produire, ce qui sera possible finalement, difficultés aussi à trouver l’adhésion du public. Et l’enfer servira de transition entre Kribi et Sa’a.
L’entrée dans ce troisième acte se déroulera dans la souffrance et la fatigue dues aux mauvaises conditions de voyage, et à l’arrivée dans le noir absolu. Mais ne dit-on pas que bien étroite la porte qui mène au paradis ? Et parlant de paradis, Sa’a en sera un. La symbiose avec le public, adultes, élèves du secondaire comme du primaire, accueil chaleureux. Tant chez le Pr Sévérin Cécil Abega, à Ntomb Lebel, où certains artistes se produiront, et seront même logés, qu’à Sa’a hôtel et d’autres structures d’accueil. L’équipe du Festmoc aura même droit à une cérémonie d’ouverture officielle du festival.
Et si des limites ont pu être notées, elles seront attribuées notamment au manque de moyens financiers, vu l’absence d’implication réelle des partenaires. Cela aura déteint sur l’organisation du festival qui a été obligée de connaître quelques cahots. Cahots qui ont été soulignés dans de franches discussions lors d’une rencontre entre professionnels. Ces contretemps n’empêcheront cependant pas le Festmoc de poursuivre son bonhomme de chemin. Espérons qu’en fin de compte, un joli conte en découlera.
Rita Diba
dimanche 27 juillet 2008
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