« Contes et musique », le principal thème du Festmoc 2007 aura remué bien des méninges.
Que serait le conte sans musique ? Lors de la conférence sur le thème plus spécifique de « contes et tam-tam », animée par François Bingono Bingono, le 08 novembre 2007, le journaliste et homme de culture a affirmé que selon les anciens, le conte serait fade sans le tam-tam. Un autre avis, c’est celui de Toumani Kouyate. Le conteur Burkinabé décrit la musique comme un agrément pas forcément nécessaire au conte. Cela dépendrait plutôt de l’intention du conteur et de la tonalité du conte.
Mais encore, que serait le conte sans musique ? Est-ce que par musique, l’on doit forcément comprendre l’apport d’un instrument mécanique émettant des notes harmonieuses ? La musicalité réside-t-elle seulement dans l’instrument ou aussi dans l’agencement des mots, dans les intonations du conteur. De ce fait, le conte ne pourrait-il pas être, en lui-même, dans sa construction, une musique à part entière ? Généralement, les contes en Afrique ont des formules d’appel pour lancer le récit, pour inviter l’auditoire à entrer dans le récit. Cela se décline parfois sous la forme d’un chant. Et parlant de chant, on en rencontre parfois plusieurs au cours du même conte. N’est-ce pas toujours de la musique ? Même si dans ce cas, ce chant peut être compris comme la musique au sens premier, agrément du récit, parce que la voix est considérée comme un instrument de musique, il n’en demeure pas moins que c’est une prolongation humaine et non mécanique du récit.
Les conteurs africains, puisant dans l’ancestrale tradition orale, se transforment en des instruments en chair et en os. Ils ont ainsi enrichi leurs narrations d’onomatopées, reproduisant avec leur bouche les sons du quotidien. Ils se sont ainsi mis dans la peau des choses, des animaux, parce le conte brise les frontières entre les genres, pour créer un univers onirique où s’entremêlent hommes, bêtes, créatures imaginaires. Tout cela pour, à la manière allégorique de la fable, représenter surtout des sentiments et des états d’esprit. Alors, il n’est pas étonnant d’écouter un conteur se métamorphoser phonétiquement en oiseau, en hibou, croasser, caqueter, rugir, aboyer…Ces sons ont par ailleurs vocation d’assurer le côté musique du conte, sans qu’on ne soit obligé de recourir à des instruments de musique.
Et comme l’a noté François Bingono Bingono lors de la conférence, le conte et le tam-tam ont en fait la même finalité, celle de communiquer. Et le principal signe transmis dans la communication est le son, articulé ou inarticulé.
Toumani Kouyaté a souligné que ces deux éléments sont des parties et canaux d’un tout, la parole. Alors, si Toumani Kouyaté dit qu’une vie sans conte n’existe pas, osons dire pour notre part qu’un conte sans musique, ça n’existe pas. Parce que le conte est musique.
Et à ne jamais oublier, tout cela n’est que parole. Tout cela n’est que verbe. Et le verbe est créateur.
Rita Diba
Que serait le conte sans musique ? Lors de la conférence sur le thème plus spécifique de « contes et tam-tam », animée par François Bingono Bingono, le 08 novembre 2007, le journaliste et homme de culture a affirmé que selon les anciens, le conte serait fade sans le tam-tam. Un autre avis, c’est celui de Toumani Kouyate. Le conteur Burkinabé décrit la musique comme un agrément pas forcément nécessaire au conte. Cela dépendrait plutôt de l’intention du conteur et de la tonalité du conte.
Mais encore, que serait le conte sans musique ? Est-ce que par musique, l’on doit forcément comprendre l’apport d’un instrument mécanique émettant des notes harmonieuses ? La musicalité réside-t-elle seulement dans l’instrument ou aussi dans l’agencement des mots, dans les intonations du conteur. De ce fait, le conte ne pourrait-il pas être, en lui-même, dans sa construction, une musique à part entière ? Généralement, les contes en Afrique ont des formules d’appel pour lancer le récit, pour inviter l’auditoire à entrer dans le récit. Cela se décline parfois sous la forme d’un chant. Et parlant de chant, on en rencontre parfois plusieurs au cours du même conte. N’est-ce pas toujours de la musique ? Même si dans ce cas, ce chant peut être compris comme la musique au sens premier, agrément du récit, parce que la voix est considérée comme un instrument de musique, il n’en demeure pas moins que c’est une prolongation humaine et non mécanique du récit.
Les conteurs africains, puisant dans l’ancestrale tradition orale, se transforment en des instruments en chair et en os. Ils ont ainsi enrichi leurs narrations d’onomatopées, reproduisant avec leur bouche les sons du quotidien. Ils se sont ainsi mis dans la peau des choses, des animaux, parce le conte brise les frontières entre les genres, pour créer un univers onirique où s’entremêlent hommes, bêtes, créatures imaginaires. Tout cela pour, à la manière allégorique de la fable, représenter surtout des sentiments et des états d’esprit. Alors, il n’est pas étonnant d’écouter un conteur se métamorphoser phonétiquement en oiseau, en hibou, croasser, caqueter, rugir, aboyer…Ces sons ont par ailleurs vocation d’assurer le côté musique du conte, sans qu’on ne soit obligé de recourir à des instruments de musique.
Et comme l’a noté François Bingono Bingono lors de la conférence, le conte et le tam-tam ont en fait la même finalité, celle de communiquer. Et le principal signe transmis dans la communication est le son, articulé ou inarticulé.
Toumani Kouyaté a souligné que ces deux éléments sont des parties et canaux d’un tout, la parole. Alors, si Toumani Kouyaté dit qu’une vie sans conte n’existe pas, osons dire pour notre part qu’un conte sans musique, ça n’existe pas. Parce que le conte est musique.
Et à ne jamais oublier, tout cela n’est que parole. Tout cela n’est que verbe. Et le verbe est créateur.
Rita Diba
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